Expatriation en Corée du Sud

[Interview D’Expatriés] Rendez-vous avec Sandra pour son témoignage sur son expatriation en Corée du Sud.

Ce mois-ci on se retrouve avec Sandra & Florent, expatriés en Corée du Sud pour notre rendez-vous expatriation.

PRÉSENTATION D’UNE EXPATRIÉE EN CORÉE

Je m’appelle Sandra, j’ai 28 ans. Je suis née dans le nord de la France à Amiens. J’ai habité le même département, la Somme, jusqu’à mes 23 ans. Je suis diplômée d’une Licence de Géographie que j’ai faite à l’Université Picardie Jules Verne et d’un Master Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation que j’ai fait à l’INSPÉ d’Amiens. Je voyage régulièrement autour du monde et vis à l’étranger, en Asie et plus précisément en Corée du Sud depuis fin 2015 avec le meilleur des partenaires, mon compagnon Florent qui a le même âge que moi.

@SandraFlorentTravels

1. Pourquoi t’es-tu expatriée en Corée du Sud ? Raconte-nous tout ! Était-ce une évidence pour toi de quitter la France ou l’as-tu décidé après des années de réflexion ? Était-ce devenue une nécessité ?

Ce n’était ni une évidence, ni une nécessité ni quoi que ce soit. Pour tout te dire, l’expatriation m’est tombée un peu dessus du jour au lendemain. Je m’explique. Mon compagnon Florent avec qui je suis depuis 2014, vivait et travaillait en région Parisienne. Moi, je vivais toujours chez mes parents et étudiait en Picardie, enfin région Hauts-de-France maintenant. A la fin de mon Master, qui se terminait en juillet 2015, nous devions nous installer ensemble dans les Yvelines mais… Rien ne s’est passé comme nous l’avions prévu ! Vers juin 2015, l’entreprise pour laquelle Florent travaillait, lui a proposé d’aller travailler pour elle, en Asie, et plus précisément dans un premier temps, en Corée du Sud pour minimum 1 an.

Des jours et des jours de discussions s’en sont suivis. Florent voulait que je l’accompagne mais moi, j’avais beaucoup d’appréhensions et peur de l’inconnu.  En même temps, nous n’étions en couple que depuis 1 an et demi, nous n’habitions même pas encore ensemble. Ensuite, je voulais refaire une formation derrière mon Master, l’enseignement ne m’intéressant plus du tout. Puis voilà, ce n’était pas une décision à prendre à la légère car, un changement de vie radical pour tous les deux. Bref, après quelques semaines de discussions, questions et appréhensions. Florent a accepté cette proposition et moi, par la même occasion, j’avais décidé de l’accompagner en Corée du Sud pour vivre cette aventure ensemble et découvrir d’autres horizons. De plus, je ne me voyais clairement pas vivre une relation à très grande distance et ne se voir que quelques semaines par an.

Puis, en y réfléchissant, cette opportunité est plutôt bien tombée car, tombée à la fin de mes études et donc, je n’ai pas eu à quitter un emploi, à rompre un cdi…

En 3-4 mois, nous avons donc organisé au mieux notre expatriation et le 27 octobre 2015, nous étions dans l’avion pour le grand départ.

Très sincèrement, si cette opportunité professionnelle n’avait jamais été proposée, je pense que nous n’aurions jamais pensé à nous expatrier, du moins ce n’était pas dans nos projets.

@SandraFlorentTravels

2. Comment ont réagi tes proches à cette annonce ?

Mes parents l’ont plutôt bien pris, c’est vrai qu’au départ, ils ont été surpris mais ils ne l’ont jamais mal pris, à m’en faire la tête ou quoi que ce soit. Ils ont au contraire été curieux et m’ont posé beaucoup de questions. Après, je sentais qu’ils étaient quand même inquiets pour moi dans le sens où je suis une personne timide et réservée et je pense qu’ils avaient peur que je ne me fasse pas à la vie en Corée et que je revienne au bout de quelques mois en pleurant.

Mes parents ont eu confiance en moi, approuvé mon choix et ma décisions. Les mois précédents, le grand départ, j’ai fait en sorte de les préparer au maximum à ce gros changement et de les rassurer en leur parlant régulièrement cette aventure et même si le jour du grand départ, on a pleuré tous les trois, ils étaient heureux pour Florent et moi. Il faut dire que Florent a tout fait pour les rassurer au maximum, en disant qu’il prendrait bien soin de leur fille.

Encore à l’heure actuelle, ils me disent avec le sourire, que jamais, ils auraient cru, que leur fille serait partie aussi loin de la France mais ils sont très contents et heureux pour moi et ça, c’est le principal.

Pour le reste de la famille et des amis, il y a eu de tout. Il y a eu les proches, contents, curieux et heureux pour Flo et moi, les proches aux avis mitigés dans le sens où certains ne partiraient jamais de la France, où certains avaient des préjugés sur l’Asie etc… Et, enfin, les proches clairement jaloux de cette opportunité qui s’offraient à nous.

3. Quels furent tes premiers sentiments a ton arrivée en Corée du Sud ?

Un mélange de joie, car j’allais vivre quelque chose de nouveau, découvrir un nouveau pays mais aussi une nouvelle culture et un mélange de bonheur car, j’allais partager une aventure extraordinaire avec ma moitié mais en même temps, un sentiment de peur, car, nous ne connaissions pas du tout l’Asie et sentiment d’angoisse, “Vais-je arriver à dépasser ma timidité ?”, “Va-t-on se faire des amis ?”, Et, c’est peut-être bête mais avant de partir, je me disais mais qu’est-ce que je vais pouvoir bien manger là-bas à part du riz blanc ? Je vais trop maigrir !

Je me souviens encore parfaitement de ma toute 1ère journée seule en Corée. Florent était parti au boulot, je suis donc sortie pour tenter de me trouver quelque chose à manger, et je me suis retrouvée là, dans un pays inconnu, devant une architecture et des enseignes que je ne connaissais pas et surtout avec des écritures en symboles bizarres tout autour de moi. Je crois que c’est à ce moment-là, que j’ai vraiment réalisé, que j’étais bien arrivée au bout du monde, loin de tous mes repères.

@SandraFlorentTravels

4. Comment vis-tu les différences culturelles ? Qu’est-ce qu’il te plaît ou au contraire te dérange ?

Les différences culturelles, je les vis bien. En fait, ici en Corée, on n’a pas cette sensation d’être jugés en permanence, ce n’est pas du tout la même mentalité qu’en France. Pour ma part, je me sens bien en Corée du Sud et j’aime justement l’envie qu’ont les Coréens de nous en apprendre plus sur leur culture quand nous visitons un lieu ou même quand nous sommes simplement au restaurant. Parfois, dans des restaurants typiquement Coréen où rien n’est traduit en anglais, les Coréens qui y travaillent, nous apprennent comment manger telle ou telle chose, dans quel ordre, de quelle manière, avec quelle(s) épice(s) et je trouve toujours cela intéressant et enrichissant.

Après, ce qui me plaît dans la culture Coréenne, c’est ce mélange entre tradition et modernité. Dans les grandes villes, il y a toujours ce côté moderne avec une architecture contemporaine, de grands centres commerciaux etc… Et en même temps, on retrouve au cœur des grandes villes, des temples, des Palais, des marchés traditionnels, des hanoks (maisons traditionnelles) et des personnes vêtues du costume traditionnel Coréen, le Hanok qui nous rappelle le côté tradition et la culture Coréenne.

En revanche, ce qui me plaît moins, c’est que les Coréens, enfin tous les Asiatiques le font, crachent dans les rues, tu sais avec le gros raclement de gorge qui va avec (c’est aussi valable pour les filles) mais aussi qu’ils pètent et rotent sans aucune gêne. Pour eux, c’est quelque chose de normal et d’absolument pas impoli, mais c’est vrai que ça peut déranger parfois.

La seconde chose qui me vient en tête, là maintenant tout de suite, et qui me dérange, c’est ce culte à la beauté et de la perfection. On ne compte plus le nombre de cliniques de chirurgie esthétique qui existent à travers le pays. La chirurgie esthétique est quelque chose de très courant ici en Corée. Pour faire simple, disons qu’un ou une Coréenne ayant un physique atypique ou un visage pas forcément parfait, aura moins de chance de décrocher un travail, et oui, c’est aussi ça, la réalité en Corée.

@SandraFlorentTravels

5. Y a-t-il des choses de la France qui te manquent ?

La famille et les amis car même si nous rentrons en France tous les 6/7 mois, c’est toujours compliqué de rater des événements comme les fêtes de fin d’année, des anniversaires voir mariages, baptêmes et naissances. Même si, j’ai fait le choix de partir vivre à plus de 9000 kilomètres de la France, ce n’est pas pour autant que je ne suis pas quelqu’un pour qui la famille compte beaucoup ! Donc, je suis toujours un peu triste de louper des évènements.

La gastronomie Française me manque beaucoup aussi ! Le fromage, la charcuterie, le vin, les bonnes viennoiseries et pâtisseries. On mange très bien en Corée ou lors de nos voyages mais, la gastronomie Française est vraiment la meilleure du monde

Enfin, la diversité climatique, architecturale et paysagère, je ne dis pas que toutes les régions de Corée se ressemblent mais disons qu’on retrouve plus ou moins les mêmes choses d’une région à l’autre alors qu’en France, nos régions sont bien différentes. Tu ne vois clairement pas les mêmes paysages en région Hauts-de-France et en région Occitanie par exemple.

6. Avec le recul penses-tu avoir pris la bonne décision ? Aurais-tu fais les choses différemment ?

Oui, j’ai pris la bonne décision. A l’heure actuelle, c’est-à-dire 4 ans après le grand départ, je ne regrette absolument pas mon choix. Je suis heureuse de vivre cette aventure et expérience avec Florent, même si je n’ai pas de vrai travail en Corée du Sud n’ayant pas le visa approprié, ayant par moment des coups de blues, car loin de mes proches et de mon pays d’origine, je suis ravie de vivre tout ce que je vis au quotidien. Cette expérience m’a fait grandir, m’a endurcie et m’a enrichie dans le sens où, depuis 4 ans, j’ai voyagé aux 4 coins du monde et habité dans deux régions différentes de Corée du Sud mais aussi quelques mois à Singapour et bientôt pour quelques semaines en Chine et à nouveau à Singapour pour presqu’un an à partir de cet été 2020

Si, c’était à refaire, je pense que, je ferais les choses de la même manière. Il y a juste une chose qui m’aurait beaucoup aidé pour mon intégration et ma confiance en moi, c’est d’avoir beaucoup plus de bases en anglais, d’être limite bilingue.

@SandraFlorentTravels

7. Dans cette aventure quel est le moment qui t’as le plus marqué ?

Je n’ai pas de moment qui m’a marqué plus que d’autres mais ce sont plutôt plusieurs choses qui m’ont marquées. La gentillesse des Coréens, jamais nous n’avons ressenti de mépris ou été victimes de racisme. Certains n’hésitent pas à nous demander de prendre une photo avec eux, ou encore à nous proposer des choses à manger. Enfin, beaucoup, nous demandent toujours de où nous venons et quand nous leur répondons de la France, ils sont toujours émerveillés !

La sécurité du pays, je ne pensais pas me sentir aussi à l’aise dans ce pays. J’ai même moins peur de sortir seule ici, en Corée qu’en France, c’est dingue !

Tout l’électroménager et gadgets high-tech, on se croirait parfois dans le futur !

Puis, pour citer deux choses négatives, le suremballage des produits dans les supermarchés mais pas que… Les Coréens sont de très gros consommateurs de cafés et boissons chaudes, froides et sucrées, on ne compte plus le nombre d’enseignes qui existent dans le pays et qui servent ce genre de boisson dans des gobelets en plastique. Enfin, le fait que pour continuer l’aménagement et le développement de leur pays (création de tours d’immeubles, routes, tunnels…), ils n’hésitent pas à détruire et raser des montagnes. Pas très écologique tout ça…

@SandraFlorentTravels

8. Ton pire souvenir, ta pire galère ?

L’année dernière, je me suis coupée légèrement et bêtement à un doigt en faisant mon ménage et cette simple coupure s’est transformée en drame puisque j’ai développé une grosse infection. J’ai donc dû me rendre dans une clinique Coréenne où les médecins ne parlaient presque pas anglais et encore moins les infirmières. Comment vous dire que, j’ai flippé quand le médecin m’a montré sur son ordinateur des photos de Google Images montrant des photos de mains et d’opérations, incisions à plusieurs endroits. Heureusement, nous n’en sommes pas arrivés là, une bonne piqûre dans les fesses de je ne sais pas quel(s) antibiotique(s) et un gros traitement de 10 jours + 3 visites à cette clinique aura suffi pour à la base, une SIMPLE coupure.

9. Recommandes-tu l’expatriation ? As-tu des conseils à donner ?

Oui, je recommande l’expatriation car même si ce n’est pas toujours tout beau, tout rose, qu’il y a des inconvénients comme l’éloignement avec les proches, le fait de louper des évènements et fêtes de famille, à côté de ça, l’expatriation est une expérience extraordinaire et enrichissante.

L’expatriation, c’est des découvertes, des rencontres et des remises en question. Bien souvent, notre vision de la vie change et nous ne vivons plus de la même manière. C’est une aventure qui nous fait grandir et évoluer. On devient plus ouvert d’esprit et envers les autres.

Oui, je recommande l’expatriation car même si il y a des inconvénients comme le fait, de tout devoir recommencer à zéro, d’avoir des coups de blues car loin de sa famille et de ses amis, de manquer des dates et évènements importants, d’avoir peur de ne plus jamais revoir certaines personnes ou encore parfois d’avoir du mal à s’intégrer à son nouveau pays…  L’expatriation est une expérience extraordinaire et enrichissante. L’expatriation, c’est bouger, voyager ! C’est apprendre à vivre différemment, c’est des découvertes, des rencontres avec des personnes Françaises et de nationalités différentes, se découvrir de nouveaux centres d’intérêt, de nouvelles passions, bref, c’est l’Aventure. C’est une aventure,  qui nous fait grandir et évoluer, qui nous en apprend plus sur nouset surtout qui nous ouvre sur les autres et sur le monde.

Alors oui, certes, l’expatriation est un choix de vie qui demande un minimum de préparation, encore plus quand il y a un ou des enfants, c’est du stress, des appréhensions et des questions mais, il faut oser et dépasser ses peurs. Puis, l’expatriation, ce n’est pas seulement partir vivre au bout du monde pour toujours, on peut très bien s’expatrier seulement quelques mois, quelques années et, je pense que partir vivre, ne serait-ce que quelques mois, dans un autre pays, change totalement une personne. Comme je dis souvent, rien n’est jamais définitif dans la vie ! Un retour en arrière est toujours possible.

Si, je peux donner quelques conseils aux futurs expatriés ou personnes qui aimeraient tenter l’expatriation, est de bien préparer ce changement de vie et vous renseigner au maximum sur votre futur pays afin d’éviter les mauvaises surprises. Revoir les bases, voir même prendre des cours d’anglais pour faciliter votre intégration. Enfin, avant le départ, de vous entourer uniquement de personnes positives et optimistes et de ne pas vous attardez sur les paroles et avis négatifs des personnes de votre cercle familial ou autre qui tenteraient de vous dissuadez de partir, ou qui vous mettrez le doute sur votre future expérience juste parce qu’au fond ces personnes-là, n’auraient jamais le cran elles-mêmes de sortir de leur zone de confort.

@SandraFlorentTravels

Je remercie Sandra pour son témoignage et j’espère qu’elle vous aura donnée envie de partir à la découverte de la Corée !

Vous pouvez suivre Sandra et Florent sur leur compte Instagram : 
Instagram : https://www.instagram.com/sandra_florent_travels/?hl=el
Épinglez-moi !

There are 5 comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.